Pâques : depuis le Vatican, le pape dénonce l’« antisémitisme croissant » et la « situation humanitaire dramatique » à Gaza

Le pape de 88 ans, en convalescence depuis un mois après une grave pneumonie, est apparu à 12 heures, au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, pour donner sa traditionnelle bénédiction.

Le pape François est apparu dimanche au balcon de la basilique Saint-Pierre. REUTERS/Yara Nardi
Le pape François est apparu dimanche au balcon de la basilique Saint-Pierre. REUTERS/Yara Nardi

« Frères et sœurs, joyeuses Pâques ». Sa présence était encore impensable il y a quelques semaines. Le pape François, en pleine convalescence, est pourtant bien apparu ce dimanche peu après 12 heures au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome pour donner sa traditionnelle bénédiction « Urbi et Orbi » (à la ville et au monde), retransmise en mondovision.

Un mois à peine après sa sortie de l’hôpital, le pape de 88 ans est apparu en fauteuil roulant, sans canules nasales à oxygène. Il a souhaité de « Joyeuses Pâques » aux milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre pour la fête la plus importante de l’année du calendrier chrétien. Toujours affaibli et peinant à parler malgré l’amélioration de ses capacités respiratoires, François a délégué à un collaborateur la lecture de son texte, dans lequel il passe en revue les conflits dans le monde.

Dans son message, le pape a dénoncé la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza, tout en mettant en garde contre « le climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier ». « J’appelle les belligérants : cessez le feu, que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix », a-t-il lancé, dans ce texte lu par le cardinal Comastri. Du Yémen à l’Ukraine en passant par le Soudan, le Sahel ou la Syrie, le pape a cité une dizaine de pays en conflit et a de nouveau plaidé pour le désarmement, un thème central de son pontificat.

« Aucune paix n’est possible là où il n’y a pas de liberté religieuse ni de liberté de pensée et d’expression », a encore estimé le pape. Il a exhorté les dirigeants politiques « à ne pas céder à la logique de la peur qui enferme » et à « abattre les barrières qui créent des divisions », plaidant une nouvelle fois pour le désarmement. Après ce discours, le pape s’est offert un bain de foule surprise sur la place Saint-Pierre à bord de la papamobile où il a béni des nourrissons dans une ambiance survoltée.

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Le pape François, toujours très affaibli

L’incertitude sur sa participation planait encore ce dimanche matin. Le service de presse du Saint-Siège avait fait savoir qu’il tenait bien à être présent sans la confirmer, affirmant qu’elle dépendrait de son état de santé et de la météo.

Pour la première fois depuis son élection en 2013, le souverain pontife a manqué la plupart des rendez-vous de la Semaine sainte, dont le Chemin de Croix au Colisée vendredi et la veillée pascale samedi soir, dont il a délégué la présidence à des cardinaux.



Mais samedi après-midi, peu avant le début de la veillée, il a fait une brève apparition publique dans la basilique Saint-Pierre, se recueillant en prière devant une icône de la Vierge avant de saluer des fidèles et de distribuer des friandises à des enfants.

Les organisateurs s’attendaient à une foule de fidèles encore plus dense que d’habitude, en raison du Jubilé 2025, « Année sainte » de l’Église catholique qui a lieu tous les quarts de siècle et pour laquelle des milliers de pèlerins affluent dans la Ville éternelle.

Interrogé par les journalistes il y a deux jours, sur la manière dont il vivait cette année Pâques, François a répondu d’une voix essoufflée : « Je le vis comme je peux ». Déjà affaibli par des problèmes de santé à répétition et des interventions chirurgicales, François a frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l’hôpital Gemelli, dont il est sorti le 23 mars.

JD Vance reçu au Vatican

Quelques instants plus tôt, François a reçu le vice-président américain JD Vance pour une « rencontre privée » de « quelques minutes » à la résidence Sainte-Marthe, où il vit au Vatican, deux mois après les vives critiques du chef de l’Église catholique contre la politique migratoire de l’administration de Donald Trump.

Elle « a permis (aux deux hommes) d’échanger leurs vœux à l’occasion du jour de Pâques », a indiqué le Vatican dans un communiqué sur Telegram. JD Vance a été reçu samedi par le cardinal Parolin, N° 2 du Saint-Siège.