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Huit chaises pour la salle à manger de Marie-Antoinette

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O B I L I E R

Huit chaises pour la salle à manger de Marie-Antoi nette

au Hameau de Trianon

par Christian B A U L E Z

Conservateur en chef

au Musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon

Dessous de l'une des chaises avec les marques. Photo RMN -Gérard Blot.

Évoquant Marie-Antoinette à Trianon, madame Campan écrivait : « elle s’occupa d'embellir les jardins, en ne permettant aucune augmentation dans le bâtiment et aucun changement dans le mobilier devenu très mesquin, et qui existait encore en 1 780 tel qu'il était sous le règne de Louis XV. Tout fut conservé sans exception, et la reine y couchait dans un lit très fané et qui avait même servi à la comtesse Du Barry »'. Globalement exacte, cette assertion mérite néanmoins d'être nuancée.

Dans un premier temps Marie-Antoinette utilisa bien la chambre de madame Du Barry avec le mobi¬ lier livré pour la favorite en 1 772, mais ce ne fut pas avant de l’avoir fait entièrement rétablir en 1776, dorer à neuf et recouvrir d'un nouveau pékin peint. En 1787, la reine commanda un nouveau mobilier de chambre à coucher dans le genre pittoresque, décoré de treillages et de fleurs, avec Jacob pour les bois, Desfarges pour le basin brodé, Schwerdfeger pour les ébénisteries et Thomire pour les bronzes.

De même, et toujours dans le petit château de Trianon, Marie-Antoinette fit faire quelques trans¬ formations, déplacer le billard, supprimer un esca¬ lier pour loger le futur cabinet des glaces mou¬ vantes, créer une bibliothèque pour elle-même et un cabinet intérieur pour Louis XVI, aménager un appartement plus grand pour Madame Elisabeth.

Ces modifications s’ac¬ compagnèrent à chaque fois d'une livraison de meubles neufs. Le reste du mobilier n'avait d’ailleurs rien de mesquin ni de fané, car il avait été livré en 1 768 dans le style à la grecque, alors à la dernière mode, et dans le genre le plus riche.

La création, restée fameuse, du jardin anglais

avec ses fabriques comme le Temple de l’Amour, le Théâtre, le Pavillon du Belvédère (ces derniers somptueusement meublés), puis, à partir de 1783, celle du Hameau, peuvent néanmoins, être consi¬ dérées comme « une augmentation dans le bâti¬ ment ». Pour ces constructions neuves, un mobilier nouveau fut commandé et presque exclusivement par l’intermédiaire du Garde-Meuble privé de la Reine. Georges Jacob, pour les sièges, et Jean-Henri Riesener pour les ébénisteries semblent s'être par¬ tagés ces livraisons exécutées dans un style simple mais toujours très raffiné, surtout dans la maison de la Reine au Hameau. Les archives de ce garde-meuble privé ayant disparu, on ne peut se fier qu'au procès-verbal des ventes révolutionnaires et à la dispersion des collections privées, pour contri¬ buer à la connaissance de ce mobilier.

Les huit chaises d’acajou à dossier-lyre, estam¬ pillées de Georges Jacob, préemptées par le musée de Versailles le 2 avril 1997 et acquises par moitié sur les fonds du mécénat de Versailles, sont exem¬ plaires à cet égard. Toutes ont plus ou moins conservé leurs sangles anciennes avec la marque circulaire du Garde-Meuble de la Reine, les lettres CT couronnées (pour château de Trianon) et un « du N° 7820 » qui permet d’affirmer qu'elles appar¬ tenaient à une série de vingt. Pour une raison encore inexpliquée, 16 seulement apparaissent au début des ventes révolutionnaires en septembre 1793. Elles furent divisées en deux lots, mais sous le même numéro d’article (1104) : le lot 247, « 8 chaises en bois d'acajou en lyre, couvertes en maroquin vert » fut adjugé 268 livres à un citoyen Gobin ; le lot 260, « 8 chaises en bois d'acajou, fond garni en maroquin » fut adjugé 272 livres au citoyen Limone qui était peut-être le maître-ébéniste de ce nom, domicilié à Versailles rue de l’Orangerie et fournisseur du Garde-Meuble de la Couronne, tout autant que du service intérieur du Roi.

30 -Versalia n° 2

Dessous de l'une des chaises avec les marques
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